Kipo - L’apocalypse rosée

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Un avant goût de ce qui vous attend en regardant la série Kipo © DreamWorks

04/10/2020

6 min de lecture

Dans le cadre de mon article précédent, dédié à trois de mes coups de cœurs en terme de séries animées sur Netflix (que vous pouvez retrouver ici), voici les détails sur la série « Kipo et l’âge des Animonstres ». Une petite pépite sortie cette année et dont j’ai hâte de découvrir la suite !

La série

La série mise en avant aujourd’hui est « Kipo et l’âge des Animonstres » (« Kipo and the Age of Wonderbeasts » en version originale). La série est une adaptation du webcomic créé par Radford SECHRIST, storyboarder et character designer travaillant chez DreamWorks. Malheureusement le webcomic n’est plus disponible, Radford SECHRIST l’ayant retiré du web volontairement depuis la diffusion de la série, mais certaines planches sont encore disponibles sur le DeviantArt de l’artiste.

La série compte actuellement deux saisons de 10 épisodes chacune, disponible sur Netflix. Elle est produite par DreamWorks Animation Télévision (Shrek, Dragons, Kung Fu Panda et toutes les séries animées qui vont avec) et le studio Mir (La légende de Korra et Voltron, le défenseur légendaire).

L'histoire

La série raconte l’histoire de Kipo, une jeune pré-adolescente vivant dans un monde post-apocalyptique. Dans l’univers de Kipo, les humains ont fuit la surface de la terre pour se cacher dans des Terriers, et pour cause, la surface est habitée d’animonstres, de géants animaux mutants capable de parler (pour la plupart). Le terrier de Kipo se retrouve détruit par l’un de ses mutant et elle se retrouve pour la première fois de sa vie à la surface de la Terre. Elle doit alors retrouver sa communauté souterraine et rencontre en chemin une équipe qui va bien l’aider ainsi que des ennemis pour ralentir son périple.

Bande annonce officielle en anglais (celle en français est moins bien) © DreamWorks

Les personnages

Kipo est le personnage principal de la série, mais elle se trouve rapidement un petit groupe d’amis, composés de Louve, la fille sauvage, Benson, le pote cool et sympa, Dave, l’animostre insecte qui mute très souvent, et Mandu, l’animonstre cochon à six yeux. La bande est assez éclectique où chaque personnage est attachant, ce qui est la base d’une bonne série.

Kipo est une jeune fille pleine de ressources et de bienveillance. Elle cherche à tout prix à devenir amie avec tous les animonstres qu’elle croise, malgré le danger qu’ils peuvent représenter. Louvre, la première humaine que Kipo croise à la surface, en est tout l’inverse. Elle est sauvage et ne fait que peu confiance aux mutants. Mais c’est surtout son énergie que l’on apprécie, spécialement lorsqu’il s’agit de se battre. Benson et Dave forment le duo « fun » de la série. Benson est un adolescent comme les autres, qui passe son temps à écouter de la musique et à déconner avec son ami Dave. Dave qui lui est un insecte mutant, qui à l’instar d’un phénix, peut muer d’un stade de la vie à l’autre, pouvant passer dans un même épisode de l’état de larve à celui de papy ! Enfin, pour compléter cette équipe de choc, on retrouve Mandu, le cochon mutant à quatre yeux et six pattes ! Même s’il ne parle pas, il a tout son rôle à jouer dans la série.

Il est à noter que tous les personnages sont d’origines et de sexualité différente, sans pour autant en faire un élément central de la série. Cette diversité est fluide et naturelle dans l’histoire, et ne justifie pas d’arcs narratifs particulier. C’est là l’intelligence des auteurs, cette diversité est si bien intégrée, que les personnages auraient une autre origine ou sexualité, que cela ne changerait rien au récit, et ça on aime !

Les personnages principaux de la série Kipo

Le groupe uni de Kipo, avec un petit air des Beatles au design approchant des Gorillaz © DreamWorks

Le design et les animations

Ce qui frappe en premier sur la série « Kipo et l’âge des Animonstres », c’est réellement le design 2D traditionnel, avec un réel contraste entre les personnages et les décors. Les dessins des personnages (humains ou animonstres) et objets sont anguleux, avec énormément de lignes et très peu de courbes. Les arrondis sont surtout utilisés pour les animonstres géants, un décalage marqué pour faire la différence entre l’action principale des personnages et la trame d’arrière plan.

Les décor sont d’ailleurs magnifiques, avec une représentation juste d’un univers post-apocalyptique où la nature a repris le dessus sur les constructions humaines. Les immeubles, les routes et tout autres structures sont entremêlés avec les arbres et la nature sauvage.

Mais ce contraste est surtout marqué par la palette de couleur utilisée. En visionnant « Kipo et l’âge des Animonstres », la couleur qui me reste à l’esprit est le rose, et pourtant ce n’est pas une couleur que j’affectionne. Le personnage principal, Kipo, a la peau rosée et les cheveux rose pâle. Mais elle n’est pas la seule à porter cette couleur. On remarque que tous les personnages ont à chaque fois une pointe de rose et de bleu sur eux. Ces teintes viennent clairement se contraster avec le vert de la nature des décors, une technique réellement judicieuse qui donne un ensemble harmonieux. On notera bien sûr les couleurs vives utilisées sur la plupart des animostres.

Je suis très contente de voir que la série a pu suivre l’esprit graphique du webcomic dont elle est adaptée. Dans l’œuvre initiale de Radford SECHRIST, on retrouve un design de personnages encore plus anguleux et un usage d’aplats de couleurs. La différence avec la série animée se porte surtout sur les décors. Dans le webcomic, ces derniers ne sont que très peu développé, ce qui se comprend au vu de l’effort supplémentaire que cela demande à être réalisé sur une planche de BD. Mais la série permet d’explorer toute cette partie pour y amener de la profondeur et la production ne s’en est pas privée, pour le grand bonheur de nos mirettes !

Comparatif entre une planche du webcomic et des captures de la série

Comparaison entre une planche du webcomic et des extraits de la série Kipo © DreamWorks

Enfin, pour la petite anecdote, cette série est réalisée à la main, avec 22 000 dessins réalisés par l’équipe du studio sud-coréen Mir. Il s’agit là de dessins complets, de l’encrage à la mise en couleur, pour une équipe de 55 personnes à Mir. Vient ensuite le travail de l’équipe de 60 personnes de DreamWorks pour l’assemblage et la post-production.

La bande son et le doublage

La musique est un élément central dans la série « Kipo et l’âge des Animonstres », et pour cause, elle est souvent inclue dans le récit ! En effet, cette série est marquée par des chansons à paroles, traduites dans chaque langue, avec des personnages qui interprètent les chansons et jouent les instruments associés à la musique. On ne se retrouve donc pas dans le cliché du personnage qui chante une chanson avec un support musical sorti de nulle part. Le seul couac reste le fait que toutes les traductions des chansons ne sont pas parfaite et parfois pas trop compréhensible.

Autrement, en dehors de ces chansons, on notera aussi la bande originale composée elle aussi par Daniel ROJAS. Elle n’est pas disponible en France sur les plateforme de streaming audio, mais vous pouvez la retrouver sur YouTube. La musique est totalement en accord avec la série et sa dynamique, avec ses influences électro pop urbaine.

Kipo et ses amis jouant de la musique, comme souvent dans la série

La musique en plein démonstration, Kipo rocks ! © DreamWorks

À retenir sur la série

Si je cite la série « Kipo et l’âge des Animonstres » dans cet article, vous l’aurez compris, c’est que j’ai adoré la série ! Je dois avouer qu’aux premiers abords la bande annonce diffusée sur Netflix ne m’a pas réellement donné envie de voir la série, car son introduction est assez plate et manque de dynamisme. Mais la preuve en est qu’une bande annonce n’est pas toujours représentative de la série représentée !

J’aime aussi cette « vibe » urbaine que dégage la série. La musique y joue évidemment, mais l’ambiance des décors, le walkman de Benson, le blouson en cuir à pointe recherché par Kipo, bref tout entre en cohérence dans cette culture urbaine. Je croirais presque voir les personnages glisser sur un skate !

Mais pour être réellement objectif, on doit aussi remonter les points d’amélioration de la série. Elle comporte de nombreux flashback permettant d’en apprendre sur les personnages, mais ceux-ci ne sont à destination que du spectateur. Les personnages ne partagent pas entre eux leurs passés, ce qui est dommage et pourrait leur permettre de mieux se connaître les uns les autres. J’attend avec impatience d’en savoir plus sur Benson et Dave qui n’ont pas eu droit à leurs flashbacks et à l’origine de l’heure histoire, contrairement à Kipo et Louve.

Les personnages principaux de la série Kipo sur un présentoir géant

Kipo et sa petite équipe de choc © DreamWorks

« Kipo et l’âge des Animonstres » est une série très dynamique et pleine d’humour. Malgré l’univers post-apocalyptique de la série, on n’est pas dans une ambiance lugubre ou stressante, mais réellement dans la joie, du pur « feel good » ! Radfort SECHRIST, le créateur, le dit lui même dans un échange avec Hollywood Reporter, il souhaitait faire une histoire semblable à The Walking Dead, mais en remplaçant les zombies par des monstres adorables. C’est exactement cet esprit joyeux et dynamique que l’on retrouve dans cette série. 

Je vous ai convaincu ? Retrouvez la série sur le site officiel de Netflix !

Pour aller plus loin

Si je vous ai convaincu avec cet article sur « Kipo et l’âge des Animonstres », et que vous souhaitez en savoir plus, voici quelques liens qui pourront vous intéresser !

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